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Les registres matricules, disponibles sur le site des Archives Départementales des Pyrénées Atlantiques peuvent nous donner beaucoup d’informations sur nos ancêtres. Chaque soldat commence sa carrière militaire à l’âge de 20 ans dans sa classe d’âge (un soldat né en 1886 fera donc partie de la classe de 1906), et toutes les informations sur chaque soldat sont inscrites sur les registres matricules. Donc à une époque avant l’appareil photo et les cartes d’identité, quelles informations peuvent nous donner les registres matricules et que peuvent-elles nous dire sur l’apparence et le profil de l’homme Lakarriar de tous les jours ?

Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut, Lakarri-Arhane-Sarrikotagaine en basque, simplifié à Lacarry/Lakarri à l’oral, est un petit village de la Soule ayant aujourd’hui environ cent cinquante habitants. Pourtant, on compte 277 registres matricules des hommes Lakarriar des classes 1878-1921, c’est-à-dire les immatriculés nés entre 1858 et 1901. Il faut prendre en compte un taux élevé d’insoumission (comme dans tout le Pays Basque) et d’émigration (notamment en Argentine et en Uruguay selon les registres) qui limitent les informations disponibles sur les soldats absents le jour de leur immatriculation. Ainsi, pas tous les hommes inclus dans ces statistiques furent soldats.

Des métiers représentatifs

Tout d’abord, les registres matricules nous indiquent les métiers de 250 hommes de Lacarry, ce qui nous donne une idée très claire de l’emploi masculin dans le village :

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En généralisant, on obtient :

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La commune de Lacarry se révèle comme étant une société à majorité agricole comme la plupart des villages basques de l’époque.

Les registres matricules renseignent sur l’apparence physique

Quant à l’apparence physique, les registres nous relèvent la taille de l’individu concerné et peuvent ainsi nous donner la taille moyenne des hommes de Lacarry ! 211 tailles sont relevés dans les registres matricules pour les classes de 1878-1921, ce qui nous donnent la répartition suivante :

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On peut en déduire que la taille moyenne des hommes Lakarriar est aux environs de 165,37 cm, soit 1m 65, même si une taille médiane de 1m 65,95 (soit à peu près 166) serait plus adaptée prenant en compte les extraordinaires 1m 47 (1m 50 rectifié) d’Etienne Onnainty, classe de 1894, et les 1m 79, de Joseph Erbinart classe de 1881.

La couleur des cheveux (et des sourcils dans les plus anciens registres) nous est aussi indiquée ; on retrouve la répartition suivante avec 209 données :

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Ainsi les cheveux châtains sont la couleur majoritaire des hommes de Lacarry, avec environ 4% de blonds et 1 seul roux dans le village (Arnaud Etchebarne, classe de 1899).

Ensuite nous est indiqué la couleur des yeux pour les mêmes 209 individus :

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On observe, comme pour la couleur des cheveux, que les yeux châtains sont majoritaires, avec environ un quart des habitants ayant des yeux dits traditionnellement « colorés », c’est-à-dire bleus, verts, gris, etc…

La forme du front nous est aussi indiqué pour 195 des hommes, on obtient :

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Les soldats Lakarriar, et ainsi les hommes de Lacarry ont pour la majorité des fronts ordinaires couverts de cheveux, même si la mode à l’époque au Pays Basque voulait un front découvert.

La forme du nez nous est indiqué de nouveau pour 195 hommes, donnant la répartition suivante :

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La forme de la bouche, indiquée pour 155 hommes nous donne :

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Et la forme du menton, indiquée pour 155 hommes nous donne :

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Finalement, la forme du visage, indiquée pour 198, nous donne :

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À savoir que les caractéristiques physiques sont influencées par la subjectivité des examinateurs étant donné que nous n’avons pas la même échelle pour la longueur du nez ou l’ovalité du menton, ni la même image de ce qui est brun, marron, châtain, châtain-clair, etc…

Seuls 12 soldats sont indiqués comme ayant des marques particulières, dont :

  • Une brûlure au poignet de la main droite
  • Une cicatrice à l’estomac
  • Une cicatrice à l’occipital
  • Une cicatrice au dessous de l’oeil droit
  • Une cicatrice au haut du front un peu sur la gauche
  • Une cicatrice près de l’oeil droit
  • Une légère cicatrice au genou gauche
  • « légèrement gravé »
  • Des oreilles écartés et une cicatrice de brûlure sur la hanche gauche
  • Un signe sur l’épaule gauche
  • Un signe sur le cou
  • Un teint très coloré

L’instruction est variable

On mesurait également le degré d’instruction sur une échelle de 1 à 5 selon ce schéma :

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Pour 192 hommes Lakarriar, on retrouve la répartition suivante :

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La majorité possède une instruction primaire plus développée et 80% des hommes peuvent lire et écrire. Aucun parmi les hommes immatriculés à Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut est bachelier, ni receveur de brevet.

Des histoires personnelles à l’échelle d’un village

Il est tout de même difficile d’essayer d’en déduire le profil du Lakarriar quotidien d’après seulement les statistiques ci-dessus. Les registres matricules offrent aussi une multitude d’informations plus personnelles sur chacun des 277 immatriculés qui furent des êtres-humains ayant chacun leur propre histoire. Pas tous ont vu la guerre, beaucoup sont dispensés, que ça soit pour leur situation familiale (fils de veuve, frère en guerre, etc…), ou condition physique (faiblesse générale, myopie, etc…), ou même taille (comme pour M. Onnainty n’ayant pas dépassé les 1m 50 requis par l’armée française). Et beaucoup d’autres sont insoumis, devenus émigrés partout dans le monde.

En termes d’exploits de guerre, pour un tout petit village, Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut semble avoir produit plusieurs soldats très respectés. La grande majorité des Lakarriar partis à l’immatriculation ont reçu le certificat de bonne conduite, et une grande majorité ont de nouveau participé à des campagnes de guerre.
Avant la Grande Guerre, les soldats de Lacarry ont participé aux campagnes d’Afrique (Niger, Sénégal, etc…), d’Algérie, d’Inde, d’Indochine, d’Australie, etc… C’est difficile d’imaginer le dépaysement d’un homme venant d’un petit village souletin aux pays lointains de différents continents :
Germain Landeuix, classe de 1883, par exemple, a participé entre 1885 et 1887 à des campagnes « sur le Yarra » (rivière en Australie), en Nouvelle Calédonie, et « sur le Fontenay » (rivière en France), ayant reçu le certificat de bonne conduite. Il sera d’ailleurs déclaré insoumis en 1892 comme la plupart de ses camarades (le Pays basque est connu pour son taux élevé d’insoumission).
Le plus vieux Lakarriar ayant participé aux campagnes de la Grande Guerre est Paul Carricart, né en 1868 et finalement détaché après près de 4 ans de guerre, à l’âge de 49 ans !
Il faut aussi noter Pierre Mandagaran, né en 1891, s’étant déjà fait prisonnier et blessé pendant la Grande Guerre, qui malgré ses troubles pulmonaires a été rappelé au service pour la Seconde Guerre mondiale, se retirant finalement en 1940 à l’âge de 49 ans.

Nous ne pouvons pas omettre les sacrifices des Lakarriar qui perdirent leur vie en temps de guerre. La base Mémoire des Hommes note 25 Morts pour la France, bien qu’il y en a encore plus.

Les Morts pour la France

Pierre Patalagoïty, classe de 1894 : « Décédé le 1er Décembre 1914 à l’Hopital du Collège d’Oloron » après une maladie contractée en service.

Félix Onnaïnty, classe de 1895 : « Tué à l’ennemi le 5 fevrier 1915 à Mazinbarbe (P. de Calais) ». C’est-à-dire la commune de Mazingarbe.

Arnaud Aranart, classe de 1900 : « Tué à l’ennemi », « Décédé le 14-3-16 ».

Pierre Iriartégoïty, classe de 1900 : « Diparu », « Décès fixé le 12 Octobre 1914 à Oulches (Aisne) ».

Pierre Uriol Mandagaran, classe de 1900 : « Tué à l’ennemi […] Oulches (Aisne) », « Décédé le 20 Octobre 1914 à Meuripal suite de Blessures de Guerre ».

Pierre Elichiry, classe de 1901 : « Décédé le 5 Juillet 1915 (Blessures de Guerre) à l’hôpital de Metz », les détails de son inhumation sont aussi inclus.

Pierre Etchégoyhen, classe de 1902 : « Décédé le 24 Mai 1916 suite de blessures de guerre à Fleury-devant-Douaumont ».

Arnaud Gabaston, classe de 1902 : Récipient de la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, « Décédé à l’hôpital central de Bar-le-Duc (Meuse) le 5 mai 1917 par la suite de blessures. »
Également « cité à l’ordre du régiment le 25 octobre 1916 — A participé comme volontaire à une patrouille et a contribué par son sang-froid à la prise de quatre-vingt deux Allemands le 25-10-1916 ».

Grégoire Etchetto, classe de 1905 : « Disparu le 20 Septembre 1914 à Craonnelle (Aisne) », « Décédé le 20 Septembre 1914 », « Tué à l’ennemi ».

Jacques Arhanégoïty, classe de 1906 : Récipient de la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze « Tué à l’ennemi le 11 juin 1918 »
Également cité « Citation du régiment 261 du 18-5-1918 ’Excellent soldat très courageusement blessé au cours de l’attaque du 28 Mars 1918’ Citation du régiment n°211 du 22/8-1917 ’Au front depuis le début de la campagne à un poste effectif de combat a pris part à tous les combats du Régiment […] Verdun et Craonne et s’est toujours comporté en brave soldat faisant vaillamment son devoir.’ Citation du Régiment n°268 du 8-7-1918 ’Durant les journées du 9 au 10 juin 1918 a fait preuve de de remarquables qualités de courage et de sang froid. Tombé glorieusement à son poste de combat le 11-6-18’ ».

Pierre Etchebarne, classe de 1907 : « Décédé (suite de blessures de guerre) le 9 novembre à l’ambulance temporaire de Marly commune de Chuignolles (Somme) ».

Jean Etchecopar, classe de 1907 : « Mort pour la France le 30 mai 1917 », « Maladie contractée en service, grippe pulmonaire ».

Jean Mandagaran, classe de 1907 : « Disparu à Craonne le 25 Janvier 1915 », « Décès fixé le 25 Janvier 1907 à La Creute (Aisne) ».

Dominique Etchébarne, classe de 1909 : « Décédé le 16 septembre 1914 à Magdebourg (Allemagne) des suites de blessures de guerre ».

Jean Sagaspé, classe de 1911 : « Disparu le 17 septembre au plateau de Craonne (Aisne) présumé prisonnier », « Décès fixé au 17 septembre 1914 à Craonne (Aisne) ».

Jean-Pierre Arostéguy, classe de 1911 : « Evacué le 12 juin 1918 — Décédé à l’hopital complémentaire d’armée 47 le 13 juin 1918 à Ognon (Oise) seton bras (bl. de guerre) »

Jean Etcheber, classe de 1911 : « Maladie contractée en service bronchite et congestion pulmonaire », « Décédé le 24 février 1915 à Montmirail (Marne) ambulance 1537 (immobilisée) suite de maladie ».

Arnaud Etchetto, classe de 1911 : « Décédé le 25 septembre 1914, tué au combat de Chaulnes (Somme) ».

Dominique Onnaïnty, classe de 1911 : « Mort pour la France à l’hôpital de Montigny le 9 Avril 1917 (suite de blessures) à l’ambulance 3/5/1 à Vaux Varennes […] Bouvancourt (Marne) »
Également cité : « Citation du Régiment le 8 Juin enseveli à plusieurs reprises et fortement contusionné à continuer à faire vaillamment son devoir et a refusé d’aller se faire soigner avant la fin du combat. Fracture de la clavicule droite, contusion cuisse droite par éclat d’obus. », « Téléphonistes des plus courageux. Le 9 Avril 1917 au cours d’un violent bombardement, étant agent de liaison a été grièvement blessé en transmettant un ordre de tir. Malgré sa blessure a assuré la transmission de l’ordre dont il était porteur ».

Raymond Erbinart, classe de 1913 : Récipient du Croix de Guerre avec Palme et Étoile de Bronze, « Décédé le 18 octobre 1918 des suites de blessure par E. O. à l’ambulance 7/13 à Bouttencourt (Somme) ».
Également cité « Cité à l’ordre 12044 du 2.12.1918 ’Excellent soldat énergique et brave. A fait preuve du plus grand esprit de sacrifice et d’un haut sentiment du devoir le 18 octobre 1918 au cours d’un violent bombardement sur son poste où il n’a quitté que grièvement blessé. (Croix de guerre avec palme’. » « Le Lieutenant-Colonel cite à l’ordre du Régiment N°260 ’Excellent conducteur qui s’est maintes fois signalé par sa bravoure et son dévouement a fait preuve d’un grand sang froid et d’initiative digne des plus grands éloges au cours du ravitaillement du 11/3/17, alors que grièvement blessé la colonne continuait à […] au feu de l’ennemi dev. (du 24.3.17) le 2 octobre blessé à la cuisse droite par E. O. Croix de Guerre avec etoile bronze ».

Augustin Faurre, classe de 1913 : « Mort pour la France le 2 janvier 1915 à l’ambulance n°2 de Sainte Menehould (Marne), suites de blessures de guerre (plaie pénétrante de l’abdomen ».

Arnaud Aguer, classe de 1915 : « Décédé le 27 octobre 1915 à la Croix-en-Champagne (Marne) » « blessures de guerre ».

Jean Etchebarne, classe de 1916 : « Tué à l’ennemi à Ornes, canton de Charny, Meuse (secteur de Verdun) le 28 septembre 1917 ».
Également cité : « Citation du Régiment N°845 du 12 Nov. 1917 : ’Malgré un tir de barrage d’une violence extrême est resté courageusement à son poste de guetteur sans se soucier du danger faisant preuve d’un courage et d’une énergie dignes des plus grands éloges ; a été tué à son poste’. »

Pierre Hégouaburu, classe de 1916 : Récipient de la Croix de Guerre et Fourragère « Tué à l’ennemi le 7 juillet 1917 aux tranchées de Cerny-en-Laonnois (Aisne) ».
Également « cité à l’ordre du régiment n°104 du 31 décembre 1916 : ’Zouave d’un courage remarquable ; s’est particulièrement distingué au cours des journées des 15, 16, 17 et 18 décembre 1916 par son superbe sang-froid et son activité inlassable.’ Cité à l’ordre de la Brigade n°69 du 12 mai 1917 : ’fusilier-mitrailleur d’un sang froid parfait. Pendant l’attaque du 25 avril 1917 a maitrisé l’ennemi par ses feux et protégé ainsi la marche en avant des grenadiers.’ Croix de Guerre — A droit personnellement au port de la fourragère ».

Luc-Marie Agorrody, classe de 1916 : « Tué à l’ennemi le 27 septembre 1918 à Tahure (Marne) ».

Jean Etchebarne, classe de 1918 : « Décédé le 2 octobre 1918 à l’hôpital temporaire 15 à Bourges de maladie contractée en service », « Grippe infectieuse et pleurésie ancienne ».

Jean Etchebarne, classe de 1918 : Récipient du Croix de Guerre avec Étoile de Bronze « Disparu le 24 octobre 1918 au combat de Renansart (Aisne) près de La […] Tué le 24 octobre 1918 au combat de Renansart ».
Également cité : « Citation à l’ordre du régiment n°242 du 1er.10.1918 ’Soldat plein de bravoure et d’entrain-Dans la journée du 9 septembre 1918 s’est offert pour aller chercher un camarade blessé sous un violent bombardement.’ Croix de Guerre avec étoile de bronze ».

Autres décédés

Etienne Irigoyen, classe de 1894 : « Décédé le 16 Avril 1917 dans l’hôpital militaire de Nice ». Classé Non Mort pour la France.
Les médaillés :

On a déjà vu les médaillés morts pendant la guerre :

  • Arnaud Gabaston, classe de 1902, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze
  • Jacques Arhanégoïty, classe de 1906, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze
  • Raymond Erbinart, classe de 1913, Croix de Guerre avec Palme et Étoile de Bronze
  • Pierre Hégouaburu, classe de 1916, Croix de Guerre et Fourragère
  • Jean Etchebarne, classe de 1918 : Croix de Guerre avec Étoile de Bronze

Mais plusieurs médaillés ont survécu :

Etienne Etchécopar, classe de 1902, Croix de Guerre avec Étoile d’Argent : « Au front depuis le 6 septembre 1914. A toujours été pour ses camarades un exemple de bravoure et d’entrain. Le 30 mars 1918 a fait preuve d’un beau courage en se portant à l’assaut d’une position fortement organisée par l’ennemi ».

Jean Mandagaran, classe de 1904, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze : « Soldat courageux et calme. Le 12 mai 1916, sous un bombardement d’une grande violence s’est porté à plusieurs reprises sans souci du danger au secours de ses camarades ensevelis ou blessés ».

Pierre Iriartégoity, classe de 1905, Médaille interalliée de la victoire, Médaille commémorative : Pensionné ayant plusieurs blessures et troubles de son temps en guerre.

Alexis Arhanégoïty, classe de 1905, Médaille militaire, Croix de Guerre avec 3 Étoiles de Bronze : « Très belle conduite au feu pendant les durs combats du 30 et 31 mai 1918. », « Très belle conduite, au feu pendant les combats du 17-7-18 », « Très belle conduite au cours des combats du 16 au 19-4-1917 ».

Bernard Othaqui, classe 1907 : Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, citation malheureusement couverte.

Alexis-Charles Irigoyen, 1907 : Médaille militaire, médaille interalliée, « Soldat brave et courageux s’est particulièrement distingué lors des reconnaissances offensives les 14 et 15 juin 1918 », « Soldat brave au cours d’une attaque d’Infanterie lancée après une émission de qqz, et bien qu’intoxiqué a continué à défendre sa tranchée jusqu’à que l’ennemi soit repoussée. État sérieux ».

Jean Onnaïnty, classe 1907 : Croix de Guerre, citation manquante.

Jacques Etchégoyhen, classe de 1908 : Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, Médaille militaire, cité « Soldat dévoué, blessé deux fois le 23 août 1914 à l’attaque de Charleroi aux tranchées de Colonne le 26 Avril 1915. »

Joseph Erbinart, classe de 1909 : Médaille de la Victoire, Médaille d’Orient.

Jean-Baptiste Iriartégoïty, classe de 1911 : Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, Médaille de la Victoire, « Cavalier […] plusieurs fois, volontaire pour des patrouilles dans des secteurs dangereux en 1915, 1916 blessé le 24 mai 1917 au plateau de Craonne en accomplissant son services de coupeur sous un violent bombardement. »

Marc Mirande, classe de 1911 : Médaille militaire.

Pierre Mandagaran, classe 1911 : Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, « Très bon soldat mitrailleur, dévoué, energique, et brave. Sur le front depuis le début de la campagne. A toujours fait preuve d’entrain et de courage et notamment sous Verdun pendant les combats du 22 au 25 Mai 1915. Avait été blessé le 14 septembre 1914 et avait refusé d’être évacué ».

Joseph Mirande, classe de 1912 : Médaille de la Victoire, Médaille commémorative de la Grande Guerre.

Arnaud Larragnéguy, classe de 1913 : Croix de Guerre, « Le 24 août, un caisson et un canon ayant été signalés abandonnés, s’est présenté volontairement pour aller les chercher avec un détachement composé de 3 art. et 9 servants ont ramené un canon et 5 arr. train de caisson, pris à 1500m. En avant de toute infanterie arrivée sous un feu violent d’artillerie lourde ».

Jean-Pierre Harislur, classe de 1914 : Croix de Guerre, Médaille militaire, citation couverte, « […] tirs de barrages ennemis de toute violence pour porter ses ordres. A été blessé en ac. complétant sa mission. », »Excellent soldat modèle de discipline et faisant preuve du meilleur esprit. Le 30 mars 1918 a assuré avec le plus grand courage son rôle d’agent de liaison sous un tir de mitrailleuses des plus meurtriers ».

Arnaud Capar-Espel, classe de 1917 : Croix de Guerre « Jeune soldat plein d’allant. A pris part à plusieurs patrouilles dans lesquelles il s’est fait remarqué par son courage et son sang-froid », « Très bon soldat toujours volontaire pour les missions dangereuses faisant partir d’une reconnaissance qui pénétra de 800 mètres dans les lignes ennemis et rapporté des renseignements précieux pour le commandement ».

St. Jean Aranart, classe de 1919 : Médaille commémorative, ayant participé à la Grande Guerre dès l’âge de 18 ans (comme 8 autres de ses camarades Lakarriar).

Jean Bordachar, classe de 1920 : Médaille militaire, ayant participé à la Seconde Guerre mondiale et occupant des territoires militaires jusqu’à l’âge de 52 ans !!

Autre cités :

Etienne Elgart, classe de 1895 : « Citation à l’ordre du Régiment : 7 mai 1915 ’Fait partie de la section franche et a fait en cette qualité plusieurs patrouilles périlleuses. Le 2 mai 1915 à 22 heures, faisant partie d’une patrouille au cours de laquelle un adjudant et deux hommes furent grièvement blessés, a ramené avec ses camarades ces trois blessés dans nos tranchées, après avoir mis une patrouille ennemie en fuite ».

Pierre Etchégoyhen, classe de 1904 : « Blessé plaie pénétrante bras gauche par éclat d’obus » « Le 28 mars 1918 s’est bravement porté à l’assaut des positions ennemies. A fait preuve d’assaut et de crânerie en continuant à progresser et entraînant ses camarades malgré un feu violent de mitrailleuses.-Blessé au cours de l’action ».

Michel Aranart, classe de 1905 : « Blessé par éclat d’obus à la tête le 15 Juillet 1918 en champagne », « Très bon chasseur – au front depuis le début des hostilités, s’est fait remarquer dans toutes les affaires auxquelles il a pris part et a donné en toutes circonstances les meilleures preuves d’entrain et de courage ».

Bernard Carriquiriborde, classe de 1906 : « Courageux et dévoué s’est dépensé sans compter enfant les journées du 6 et 7 mai 1917, pour panser et transporter de jour et de nuit de nombreux blessés malgré de violents tirs barrage ».

Pierre Onnaïnty, classe de 1907 : Capitaine prisonnier puis rapatrié, blessé plusieurs fois et intoxiqué par gaz, deux citations malheureusement couvertes.
Arnaud Urrutiaguer, classe de 1908 : « S’est particulièrement distingué au combat du 25 septembre où il a fait preuve du plus grand courage et a contribué à repousser des violentes contre-attaques de l’ennemi », « Sur le front depuis le début. A toujours fait preuve de courage et de sang-froid. S’est vaillamment conduit dans les combats livrés en juillet 1916 où il a été blessé. », « Excellent brancardier. Au cours des rudes journées du 28 au 31 mai à fait preuve dans la relève des blessés du plus grand dévouement et d’un grand courage. » « A fait preuve au cours d’une récente opération exécutée jusqu’à la troisième parallèle ennemie, d’un courage et d’un dévouement au-dessus de tout éloge. A réussi, malgré un violent tir ennemi et les défenses accessoires qui augmentaient considérablement les difficultés de relève et d’évacuation à dégager et à ramener dans nos lignes les blessés de sa section. », « A toujours montré le plus grand calme au feu. Lors des dernières opérations a fait preuve de courage en allant sous un feu violent ramasser les blessés. »

Une grande quantité de soldats Lakarriar furent blessés en temps de guerres, certains sont même pensionnés à cause de troubles physiques issues de la guerre, mais voici une courte liste des Lakarriar blessés (sans ceux déjà cités ci-dessus) :

  • Raymond Goyheneix, classe de 1893
  • Dominique Carriquiriborde, classe de 1894
  • Joseph Arhancet, classe de 1895
  • Pierre Aguer, classe de 1897
  • Pierre Carriquiriborde, classe de 1897 (amputation du bras gauche)
  • Jean Aguer, classe de 1898
  • Arnaud Etchebarne, classe de 1899
  • Thomas Othaqui, classe de 1900
  • Jean Arhancet, classe de 1901
  • Pierre Biscaïcacu, classe de 1903
  • Pierre Arostéguy, classe de 1904
  • Pierre Iriartégoïty, classe de 1905
  • Félix Etchebarne, classe de 1906
  • Arnaud Othaqui, classe de 1906
  • St. Jean Biscaïçacu, classe de 1907
  • Jean-Pierre Mandagaran, classe de 1907
  • Pierre Eyhéralt-Sagaspe, classe de 1907
  • Jean Mandagaran, classe de 1909 (rang de sergent)
  • Dominique Sagaspe, classe de 1913
  • Pierre Lohitçun, classe de 1913
  • Jean-Pierre Etchebarne, classe de 1913
  • Jean Jauréguiber, classe de 1915
  • Joseph Othaquy, classe de 1916
  • Jean Othaquy, classe de 1918
  • Jean Erbinart, classe de 1918

À savoir que beaucoup parmi ces derniers furent aussi prisonniers en territoire allemand à un point de la campagne.

Conclusion

Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut, village d’une cent-cinquantaine d’habitants a produit de nombreuses braves soldats au cours de son histoire, et les registres matricules nous donnent une bonne idée du profil de l’homme du quotidien dans ce village :

Un laboureur ou cultivateur courageux de 1m 66 aux cheveux et aux yeux châtains, ayant un visage ovale avec front ordinaire, nez et bouche moyens, et menton rond. Ce serait un homme capable de lire et écrire grâce à une instruction assez développée qui verra sans doute la guerre au moins une fois pendant sa vie, et un éventuel père de famille ayant servi l’armée française avec dévotion.

Chaque Lakarriar a pourtant sa propre histoire qui ne peut pas être représentée par un article seul.


Sources


Auteur : Jean-Max Fawzi (USA)
Projet Babel : http://projetbabel.org/etudes_basques/

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